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l'assassin habite au 21

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Message  colombeau Dim 11 Oct - 7:51

Le 21, solstice d'été


On débouche une bouteille de Rasteau qui nous rappelle cet aphorisme allemand "wer rastet, der rostet" : celui qui se repose rouille, à la mode chez les sédentaires post infarctus, on peut dire aussi : "marche ou crève".

Nous parlons en premier d'éducation, respect, autorité, les mots-clés : maitresse d'école, fessée, claques, coup de pied au cul, violences, Cyrulnik, Alice Miller, psychanalyse, dépression.


Puis Liliane nous présente "Daisy sisters", Henning Mankell : Suède 41, deux jeunes filles, Elna violée enceinte avortement puis arrivée du confort dans ce milieu modeste ; Wallander est mort qui disait : " Il y a un temps pour vivre et un temps pour mourrir ", avec sa chimio , il vivait " dans l'attente de nouveaux moments de grâce "
"Check point " JC Ruffin : trois hommes et une femme, convoi humanitaire en Bosnie, on pense au "Salaire de la peur" ;
"Mémoires" de Beate et Serge Klarsfeld : le beau tableau de ces chasseurs de nazis, on y croise Kissinger, Papon, Bousquet, Barbie... que du beau monde ;
"L'architecte du Sultan", Elif Shafak : roman historique à Istanbul au XVIème, on offre au Sultan un éléphant blanc et son jeune cornac

René ; "Terre d'ébène", Albert Londres : l'esclavage au Soudan et au Mali par le pape du journalisme "notre métier est de porter la plume dans la plaie" ;
"L'invasion", Jean-Baptiste Duroselle : les migrations humaines : chance ou fatalité ? Ce normalien nous parle des esclaves nord maliens il nous cite cet abolitionniste anglais William Wilberforce
un petit tour du coté de son livre de chevet : "Mémoires de la société des antiquaires de l'ouest " St Jacques de Compostelle, croisades, puissance de l'Eglise
une belle métaphore pour les financiers : la cavalerie de Saint Georges
.

Mô : "Le liseur du 6h27 ", Jean-Paul Didierlaurent : la littérature transcende la vie ordinaire, conte moderne drôle poétique et généreux ;
"Pas pleurer", Lydie Salvaire : Goncourt 2014 ; et "Le roi disait que j'étais diable", Clara Dupont Monot dont nous avions déjà parlé ;
"Le maitre des illusions", Donna Tartt : triste constat sur la dépravation des universités américaines ;
"Au revoir la haut", Pierre Lemaitre : Goncourt et Fémina 2013 roman picaresque de l'après 14.
Mô nous entretient également de mimologie ornithologique : des mots sur des sons : la mésange : "p'tit cul, p'tit cul", le loriot : "elles muriront ".
On reparle aussi de Chiites, Sunnites, Iran, Arabie, Etat islamique, Daech.


Cilla : "Une histoire buissonnière de la France", Graham Robb et Isabelle Taudiére : 22 500 km à vélo sur les routes de France : le lecteur se laisse guider par la plume savoureuse de cet explorateur britannique qui se moque des Français et des touristes ;
"Le testament", Nevil Shute : de la Malaisie occupée par les Japonais à la brousse australienne, un roman feuilleton, sauce amour, guerre et retrouvailles.


Jean : "Le voyant", Jérôme Garcin : hommage à Jacques Lusseyran normalien aveugle héros de la Résistance et pourtant ignoré en France. Utilisant le mot poncif, le critique Jérôme ne peux s'empêcher de l'affubler de l'épithète "souverain" en référence au Pape - souverain pontife ;
"Le charme discret de l'intestin", Giulia Enders : best-seller un peu usurpé à mon goût de cette "vulgarisation" de notre "deuxième cerveau" qui nous apprend beaucoup ; à lire au "café de Flore"
Hétérotopies de Foucault : lieux d'utopie : cabane, jardin, cimetières, théâtre, les règles y sont particulières (aussi miroir, maisons de retraite, maisons closes). Nous avons eu au mois de juin la rencontre de deux hétérotopies : le théâtre au jardin.
Entendu un psychiatre français installé en Israël " je suis 100% Français et 100% Israélien. Notre cerveau a la capacité d'aimer plus.
"ça aussi ça passera", Miléna Busquets, une Françoise Sagan catalane enterre sa mère, frivolité profonde. "Quand même" était la devise de Sarah Bernard.



En finissant nos victuailles, assez frugales ce soir, il faut bien le reconnaitre, nous parlons de jeux, la différence entre cruciverbiste et verbicruciste (une définition de Mô : gare à la peinture, réponse : Orsay), le Trivial pursuit, Questions pour un champion, le Jeu des 1000 euros. A ce propos on pose la question : "quel était le révolutionnaire dont les idées préfiguraient le communisme ? ". Rémi, venu en guest star, en voisin et avec son chien répond brillamment : "Gracchus Babeuf ". Il remporte le super banco sous nos applaudissements, sa modestie légendaire dut-elle en souffrir, selon la formule consacrée (mais quelle autorité consacre les formules ?).



Le courrier des lecteurs :

Barbara :
"Comme il éprouvait une peine infinie à découvrir des idées, il prit la spécialité des déclamations sur la décadence des mœurs, sur l'abaissement des caractères, l'affaissement du patriotisme et l'anémie de l'honneur français. (Il avait trouvé le mot "anémie" dont il était fier)."
Pour Karl Marx, "un peuple qui ignore son histoire est condamné à la revivre". Et moi (en toute modestie !) je soutiens que qui ne connaît pas sa littérature vit dans le noir. La citation ouvrant ce message est tirée de Bel-Ami, de Maupassant. Ce roman captivant et dur, donnant à voir la société parisienne du XIXe, éclaire celle d'aujourd'hui. Et nous montre que les travers (des hommes politiques, des hommes tout court, des journalistes, des privilégiés...) dénoncés à juste titre ne sont pas le fruit d'une soit disant dégénérescence de la société, mais plutôt un héritage dont elle doit faire l'effort de se débarrasser. La lecture de Maupassant, mais aussi de Hugo ou Stendhal (ce sont eux que je viens de dévorer) met en évidence bien des progrès accomplis à cet égard. Un message d'espoir en somme, une invitation à continuer la lutte pour une société meilleure.
Avec mes regrets de n'avoir pas été avec vous pour partager nourritures spirituelles et terrestres, et mes remerciements à Jean pour ces comptes-rendus toujours enrichissants.
Je vous embrasse
Barbara



Vincent :
Les newsletters du club lecture écrites par Jean sont toujours aussi plaisantes à découvrir et on se plait à les relire plusieurs fois afin de bien déceler les sens et références cachés qui ne nous sautent pas aux yeux au premier passage. La vie est parfois pleine de surprises, j'ai acheté la semaine dernière un disque vinyl de Louise Attack...

Henri :
Merci à Marie-Laure, d'avoir fait suivre le C.R. de la réunion de lecture. Je suis très honoré d'y avoir participé et d'être cité. Je trouve que c'est formidable d'avoir organisé ce groupe et de le faire vivre tous les mois. C'est un stimulant pour l'esprit et permet de se connaître. HE

René :

La période estivale invite à tourner les pages, alors quelques notes :

> Fortement recommandé Pukhtu de Doa, malgré sa violence. Un pavé très très documenté qui nous met au cœur de la guerre technologique des Occidentaux et des montagnes afghanes, au cœur des groupes armés. L'intrigue cerne maintes contradictions. Le livre cède au genre espionnage mais la force documentaire en fait un livre que j'ai trouvé très grave et finalement bien journalistique.

> Et puis sur ma table de chevet Guerre et paix. Le bonheur des tableaux, des analyses des écrivains du XIXe.

> Et, je n'ose le proposer, une lecture de l'Evangile selon Saint Matthieu par Frédéric Fuzeau. L'analyse littéraire et la théologie s'entrecroisent pour suggérer un art d'être disciple. Très subtil.

colombeau
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